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samedi 4 février 2012

La charte de l'esprit eurovisionnesque




- Parce que l'Eurovision est une institution qui perdure depuis plus d'un demi siècle malgré les critiques de ceux qui prennent toujours tout au sérieux, 
- parce que l'Eurovision a toujours été et sera toujours ringarde, donc décalée, donc branchée, 
- parce que l'Eurovision est le seul événement à l'échelle européenne qui créé un lien simultané entre téléspectateurs de 43 pays unis devant une compétition axée sur la fête,
- parce que l'Eurovision a toujours été et restera toujours l'événement télévisé le plus qualitativement kitsh d'Europe voire du monde,
- parce que l'Eurovision a réussi à créer un label télévisé unique rassemblant toutes les cultures sous une ombrelle commune de fête et de paillettes,
- parce que l'Eurovision rivalise d'effets de lumière et de ventilateurs dignes des plus grandes productions hollywoodiennes,
- parce que les robes aux voiles démesurés virevoltant sous des tornades d'air pulsé projetant des tempêtes de paillettes et dénudant des pieds au nombril les porteuses des dites robes, ça n'existe qu'à l'Eurovision, 
- parce que l'Eurovision représente toutes les identités, même sexuelles (vive Dana!),
- parce qu'à l'Eurovision, il y a déjà eu des choeurs déguisés en pingouins, des hard-rockers déguisés en monstres, des hommes déguisés en hôtesses de l'air et une dinde en peluche,
- parce que l'Eurovision s'ouvre sur le monde et véhicule des valeurs positives d'amitié et de respect des différences,
- parce que l'Eurovision est chaque année le prétexte d'organiser une bonne teuf entre jeunes qui se fendent la gueule dans un esprit communautaire,
- parce que le public en redemande (même s'il n'ose l'avouer) vu la longévité et le développement de l'événement, passé de 7 à 43 pays en 55 ans,
- parce que ce même public veut que l'Eurovision traverse les siècles à venir et continue d'être la pause annuelle pour respirer, le temps d'un soir, le bonheur d'une fête fédératrice en oubliant tous les conflits...


... pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, l'Eurovision a toujours été, est et sera toujours vitale pour toutes celles et ceux qui souhaitent, au moins une fois par an, toucher à l'essentiel. Telle est la charte de ce blog.

mercredi 1 février 2012

Eurovision 2012 : la fête sur scène, les questions en coulisses.

L’Eurovision, c'est le grand rassemblement télévisé annuel qui, sous une pluie des paillettes, unit les peuples dans une explosion de lumières et de fête. En plus d'un demi Siècle, l'événement est devenu le grand rendez-vous annuel du délire et de la diversité, avec le soutien affirmé d'une communauté gay qui a progressivement porté cet "esprit eurovisionnesque" unique en son genre. 


Aujourd'hui, l'Eurovision est même presque branchée. Le "presque" sonne ici comme une aubaine car si l'Eurovision devenait un événement 100% tendance, ce serait peut-être le signe de son déclin après l'apogée. L'Eurovision doit absolument préserver  cette touche unique de réminiscences passéistes, de chorégraphies délirantes et de rengaines faciles. C'est la garantie de sa pérennité. Aujourd'hui l'Eurovision est un spectacle décalé, à la fois ringard et branché. C'est ce qui en fait l'authenticité. Derrière les fastes du show, il y a une âme séculaire, respectée et préservée au fil des décennies.


Vainqueur de la dernière édition, l’Azerbaïdjan est en plein préparatifs pour l'organisation de l'édition 2012. A priori, vu l’économie en excellente santé de cette "République familiale" (le fils succéda au père à la Présidence...), il est fort à parier que les organisateurs sortent l'artillerie lourde. On peut sans doute s'attendre à une débauche de moyens qui contribueront à conférer à ce pays une image éphémère de bons sentiments, à l'avant-scène d'un décor moins glorieux. 
Les observateurs internationaux soulignent l'oppression des minorités et expriment leurs doutes quant au respect des principes démocratiques par le gouvernement azéri (*). L'Azerbaïdjan n'est bien sûr pas le seul pays à présenter des zones douteuses, dans le Caucase et ailleurs: on n'a pas oublié le refrain de la chanson biélorusse de l'édition 2011 et sa chanteuse qui clamait « I love Belarus » avec une sincérité toute relative: le titre avait été choisi personnellement par le Président ...  


C'est certes un gros cliché mais c'est un fait plus que jamais d'actualité: l'Eurovision délivre un message d'amour et de diversité. Cette année, elle sera colombe de la paix qui survolera en trois soirs la réalité politique d'un pays organisateur qui a encore beaucoup de chemin à faire en matière de respect des libertés. On ne peut qu'espérer un accueil digne et ouvert aux milliers de fans de tous horizons qui, comme chaque année, se réuniront chez leurs amis citoyens d'une autre partie du monde pour les trois grandes soirées fédératrices de l'année. Les deux demi-finales et la grande finale sont programmées les mardi 22, jeudi 24 et samedi 26 mai.


On applaudit d'emblée l'électro-explosive Anggun qui représentera la France avec son talent d'hyper pro et toute la classe de ses charmes eurasiens. No stress, elle réussira à elle seule à faire de cette édition 2012 un gigantesque dance-floor international, n'en déplaise à Marine...


Anggun - "Echo" ("You and I")


(*) fin novembre 2011, l'Express a relayé une dépêche AFP à propos d'Amnesty International qui "fustige" le régime autoritaire du Président azéri:


http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/azerbaidjan-amnesty-fustige-le-regime-autoritaire-du-president-aliev_1051695.html